L'homélie du dimanche (prochain)

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27 février 2010

L’alliance entre les morceaux

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’ALLIANCE ENTRE LES MORCEAUX

 

Homélie du 2° Dimanche de Carême / Année C

28/02/10

 

Curieux texte que notre première lecture !

Texte si mystérieux qu’il a donné lieu à une multitude de commentaires, tant juifs que chrétiens.

Je vous propose d’en parcourir quelques interprétations, en essayant de les actualiser, et ? pourquoi pas ? – en faisant le lien avec notre évangile de la Transfiguration.

 

1. Une alliance exigeante où Dieu s’engage tout entier

Ce rite étrange où les partenaires d’une alliance passent au milieu de morceaux d’animaux découpés semble très ancien.

Les deux partenaires passaient entre les carcasses pour garantir qu’ils observeraient les clauses du traité d’alliance, sinon il leur arriverait la même chose qu’aux animaux découpés ! La vie des animaux sacrifiés était la garantie de la vie qui s’engageait dans le pacte.

Ce qui est étonnant ici, c’est que Dieu accepte de se soumettre à ce rite, fait pour conjurer la fidélité des humains, alors que Dieu ? lui – est fidèle et n’est pas concerné par cette garantie ! Pour assurer à Abraham qu’il ira jusqu’au bout de sa promesse d’une descendance alliée à lui, quoiqu’il arrive, Dieu accepte de passer entre les morceaux (sous la forme du feu). C’est comme s’il disait à Abraham qu’il s’engage sur sa vie, lui l’Immortel !

 

D’où une première piste de méditation : lorsque Dieu s’engage, il le fait « à la vie à la mort ». Cet engagement de Dieu culmine en Jésus-Christ transfiguré : il va signer l’Alliance de son sang.

 

2. L’annonce des exils et de la délivrance

L'alliance entre les morceaux dans Communauté spirituelle UJUj1253683La promesse de Dieu de s’allier à la descendance d’Abraham s’accompagne d’une mauvaise nouvelle (si difficile à entendre que la liturgie catholique l’a enlevée de la première lecture, hélas !) : « et sache que ta descendance séjournera dans une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée » (Genèse 15,13).

D’où « l’angoisse, sombre et intense, qui tomba » sur Abraham à cette annonce.

Et les animaux pourraient symboliser les exils successifs du peuple juif dans l’histoire.

De l’esclavage en Égypte à la catastrophe de la Shoah, l’alliance entre Dieu et les juifs est mise à rude épreuve, et semble bien souvent contredite, voire anéantie. Mais pourtant Dieu reste fidèle (cf. 1.), et à travers chaque exode, chaque exil, il forme son peuple à attendre de lui la délivrance absolue, celle qu’apportera le Messie.

Lorsque Abraham écarte les rapaces qui descendaient sur les morceaux, c’est comme s’il protégeait le peuple en l’obligeant à attendre jusqu’au soir le passage de Dieu au milieu des morceaux d’animaux. Le texte dit même qu’il agite des « foulards » pour écarter les rapaces ; or le mot foulards (soudarim en hébreu) vient du mot seder , qui signifie l’ordre rituel à respecter (lors d’une fête par exemple) : il faut donc respecter le temps de Dieu qui n’est pas le temps des hommes…

 

D’où une deuxième piste de méditation : Dieu restera fidèle à son alliance, quelque soit les exils et les épreuves qui marqueront notre histoire, personnelle et collective?

Compter sur Dieu permet ainsi de traverser et de transformer les exodes, les exils, et même la Shoah en attente active de sa délivrance qui ne peut venir que de lui.

La transfiguration du Christ est ainsi la promesse de fidélité divine qui lui est donnée pour traverser sa passion qui approche.

 

3. L’alliance est la raison ultime de la création

wXRp1896993 Abraham dans Communauté spirituelleÀ ce moment, une « torpeur mystérieuse » s’empare d’Abraham… On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la première « torpeur mystérieuse », celle d’Adam, premier être humain, de qui va sortir une relation d’alliance entre Isch et Ischa, entre le masculin et le féminin (Gn 2,21). L’alliance entre Dieu et Abraham est de la même essence que l’alliance entre l’homme et la femme.

 

Mieux encore : c’est pour cette alliance que le monde a été créé !

Prenez en effet le mot hébreu que nous avons traduit par « genèse », « commencement ».

bereschit alliance

C’est le premier mot de la Bible : Bereshit. Eh bien, les cabalistes ont depuis longtemps repéré que, si vous coupez le mot hébreu Bereshit en trois morceaux égaux (Ber ? esh ? it), le début et la fin forment le mot Berit = l’alliance, et au centre il vous reste le mot Esh = le feu en hébreu ! Ainsi, lorsque le feu passe au milieu de l’alliance, la genèse du monde s’accomplit. La création a pour but cette alliance, qui est présente dès l’origine du monde dans la pensée même de Dieu !

 

On peut relire l’Évangile de la Transfiguration comme l’accomplissement de cette alliance. Pierre et ses compagnons sont accablés de sommeil, comme Adam et comme Abraham. Jésus est lui-même d’une blancheur éclatante, comme une nuée lumineuse. Il passe entre Moïse et Élie d’un côté, et Pierre ses compagnons de l’autre : c’est une nouvelle « alliance entre les morceaux » qui va conduire Israël et l’Église jusqu’à leur délivrance totale, la délivrance pascale.

 

4. Couper une alliance

En hébreu, on ne dit pas « conclure » une alliance, mais « couper » une alliance (Bereshit, B.R.H = trancher, couper, faire un choix).

C’est parce que l’alliance suppose deux partenaires distincts : tant qu’un morceau d’Adam ne lui a pas été enlevé, il ne peut pas vivre d’alliance. Abraham coupe les carcasses d’animaux pour symboliser cette radicale différence entre Dieu et l’homme, les deux partenaires de l’alliance.

D’ailleurs, l’autre rite qui va marquer l’alliance entre Dieu et son peuple est lui aussi un rite de coupure, de séparation : c’est la circoncision (circoncision = Brit mila, les mêmes lettres que Bérit / alliance, c’est le même mot!). Ce rite symbolise la différence fondamentale entre l’homme et la femme (on coupe le prépuce, partie formellement féminine du sexe masculin, pour bien distinguer masculin et féminin) pour renvoyer à la différence fondamentale entre Dieu et l’homme, dont le respect permet de vivre une relation d’alliance entre les deux.

Pas d’alliance sans acceptation de la différence !

Pas de relation d’alliance sans acceptation d’une certaine perte, d’une coupure, d’une séparation (ce que les juifs vont expérimenter dans la douleur à travers leurs exils successifs).

Les animaux coupés en deux pourraient en ce sens représenter les sacrifices nécessaires à l’alliance, sacrifices d’animaux lors du temple de Jérusalem, sacrifices spirituels ensuite…

 

Impossible de tout dire !

 

Que cette alliance entre les morceaux nous aide à revisiter cette semaine les alliances qui sont – ou qui devraient être- les nôtres : sont-elles à l’image de cette Alliance fondatrice ?


1ère lecture : L’Alliance entre les morceaux (Gn 15, 5-12.17-18a)

 

Lecture du livre de la Genèse

Le Seigneur parlait à Abraham dans une visiosn. Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Vois quelle descendance tu auras ! »
Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste.
Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. »
Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que j’en ai la possession ? »
Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »
Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux.
Comme les rapaces descendaient sur les morceaux, Abram les écarta.
Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s’empara d’Abram, une sombre et profonde frayeur le saisit.
Le Seigneur parlait à Abraham dans une vision. Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Vois quelle descendance tu auras ! »
Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d’animaux.
Ce jour-là, le Seigneur conclut une Alliance avec Abram en ces termes :« A ta descendance je donne le pays que voici. »


Ecoutez le commentaire d’Emeric Deutsch ici:
http://www.akadem.org/sommaire/series/module_2796.php

 

Psaume : Ps 26, 1, 7-8, 9abcd, 13-14

R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut

Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerais-je ?

Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon coeur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »

C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère,
tu restes mon secours.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

 

2ème lecture : Le Christ nous transfigurera (brève : 3, 20 – 4, 1) (Ph 3, 17-21; 4, 1)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères, prenez-moi tous pour modèle, et regardez bien ceux qui vivent selon l’exemple que nous vous donnons.
Car je vous l’ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens vivent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont tous à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne tendent que vers les choses de la terre.
Mais nous, nous sommes citoyens des cieux ; c’est à ce titre que nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance qui le rend capable aussi de tout dominer.

 

Evangile : La Transfiguration (Lc 9, 28-36)

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante.
Et deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’en allaient, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le. »
Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul.Les disciples gardèrent le silence et, de ce qu’ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là.
Patrick BRAUD 

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20 février 2010

Et plus si affinité…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

ET PLUS SI AFFINITÉ ?

 

Homélie du  1° Dimanche de Carême / Année C

21/01/10

 

Les trois tentations de notre page d’évangile sont construites autour de la même structure:

chapiteau de Chauvigny

SI    tu es le fils de Dieu,          Alors     ordonne à cette pierre de devenir du pain

         tu te prosternes devant moi,             tu auras tout cela

         tu es le fils de Dieu,                         jette-toi en bas.

 

Comme quoi cela peut être particulièrement « diabolique » d’utiliser nous aussi cette structure de langage ! C’est ce que nous faisons hélas lorsque nous disons à nos proches ou à nos collaborateurs :

- Si tu es mon enfant, alors tu dois réussir en classe.

- Si tu m’obéis aveuglement, tu auras de l’avancement.

- Si tu es chrétien, tu dois tout partager…

 

On perçoit l’ombre du chantage qui pèse sur ces déclarations radicales.

Si tu es ce que tu prétends être, je te prends au mot, et tu es coincé : tu dois correspondre à l’image que je me fais de cette identité.

 

C’est presque à un débat sur l’identité nationale que nous assistons entre le démon est Jésus !

Le démon lui parle de son identité filiale pour amener Jésus à tomber dans la folie du pouvoir, démesuré, magique, tout-puissant : transformer les pierres en pain, voler dans le vide sans se faire mal…

Et Jésus lui répond justement à partir de son identité la plus intime : être fils, c’est se recevoir, et non faire tout ce dont j’ai envie.

- Recevoir sa nourriture, la vraie : la Parole qui sort de la bouche d’un Autre.

- Recevoir la gloire des mains de Dieu, à sa manière, et non pas magouiller pour obtenir une gloire trop humaine (« la gloire de ces royaumes »).

- Recevoir sans maîtriser, ce qui implique de ne pas mettre Dieu à l’épreuve en l’utilisant pour faire du spectaculaire.

 

L’identité, qu’elle soit française ou filiale, ne s’obtient pas à l’issue d’un chantage ou d’un marchandage.

Elle résulte d’un don gratuit : la nation donne à un enfant de faire partie de la communauté française, ou bien Dieu donne à celui qui croit – et qui le proclame – d’être sauvé et de devenir enfant de Dieu.

 

La deuxième lecture utilise elle aussi une structure conditionnelle : si tu crois… si tu affirmes de ta bouche… alors tu seras sauvé. Mais ce n’est pas ici pour faire pression, ce n’est pas un chantage, ce n’est pas une instrumentalisation de l’identité de l’autre, c’est au contraire une invitation à recevoir gratuitement le salut offert sans condition ! Il suffit de vouloir le recevoir pour qu’il soit réel.

Tout l’inverse du démon qui voudrait pousser Jésus à conquérir par lui-même une identité contestée : si tu es le fils de Dieu, montre-le moi, et à tous !

 

Le travail de sape des tentations est donc de nous faire croire que l’amour serait toujours au conditionnel, suspendu à telle ou telle performance.

Si tu fais cela, alors je croirai en toi : avouons que nous mettons souvent Dieu à l’épreuve de cette manière !

- Si tu m’épargnes la maladie, alors j’irai à pied à Saint-Jacques-de-Compostelle…

- Si tu es Dieu, tu dois m’éviter ce licenciement.

- Si tu es Dieu, tu aurais dû éviter au peuple haïtien ce terrible tremblement de terre…

 

Du coup, nous reproduisons ce chantage au conditionnel avec nos collègues de travail :

- Si tu apportes de bons résultats, tu auras ta place parmi nous ;

ou avec nos familles :

- Si tu es mon mari / ma femme, tu dois m’apporter tout ce qui me manque ;

ou avec notre Église :

- Si tu es vraiment évangélique, tu dois être meilleure que les autres… (sinon je te quitte !)

 

Alors que Jésus renverse la perspective :

- Tu es enfant de Dieu… nourris-toi de sa Parole.

- Tu as déjà le salut et la vie : pourquoi te prosterner devant des idoles qui ne peuvent rien pour toi ?

- Tu es déjà aimé de Dieu : pourquoi en voudrais-tu des preuves magiques et extraordinaires ?

 

Ce renversement de perspective rejaillit donc sur nos propres comportements :

- Tu es mon collaborateur : appuie-toi sur cette confiance pour donner le meilleur de toi-même.

- Tu as mon affection, ma reconnaissance, et ce qui est à moi est à toi : appuie-toi sur ce pouvoir partagé pour te mettre au service des autres.

- Tu es mon enfant / mon conjoint / mon parent : tu n’as rien à prouver, sois libre d’être toi-même, n’écoute pas ce qui veulent te mettre à l’épreuve et Dieu avec…

 

Alors au début de ce carême, ne soyons pas des tentateurs, de ceux qui mettent une pression insupportable sur leurs proches en leur faisant un chantage permanent, comme si tout était « sous condition ».

Combattons cette tendance sournoise à tout marchander.

Car « tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent ».

 

 

 


1ère lecture : La profession de foi du peuple d’Israël (Dt 26, 4-10)

Moïse disait au peuple d’Israël : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu.
Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : « Mon père était un Araméen vagabond, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse.
Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage.
Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres, malheureux, opprimés.
Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte par la force de sa main et la vigueur de son bras, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges.
Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel.
Et voici maintenant que j’apporte les prémices des produits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »

 

Psaume : Ps 90, 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab

R/ Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve

Quand je me tiens sous l’abri du Très Haut
et repose à l’ombre du Puissant
Je dis au Seigneur:  » Mon Refuge
mon Rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher
ni le danger approcher de ta demeure
Il donne mission à Ses anges
de te garder sur tous tes chemins

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres
tu marcheras sur la vipère et le scorpion
tu écraseras le lion et le dragon

« Puisqu’il s’attache à Moi, Je le délivre
Je le défends car il connaît Mon Nom
il m’appelle et Moi Je lui réponds
Je suis avec lui dans son épreuve « 

2ème lecture : La profession de foi en Jésus Christ (Rm 10, 8-13)

Frère, nous lisons dans l’Ecriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.
Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.
Celui qui croit du fond de son coeur devient juste ; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut.
En effet, l’Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croient en lui n’aura à le regretter.
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent.
Il est écrit en effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés.

 

Evangile : La tentation de Jésus (Lc 4, 1-13)

Après son baptême, Jésus, rempli de l »Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l »Esprit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre. »
Le démon l’emmena alors plus haut, et lui fit voir d’un seul regard tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m’appartient et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras. »
Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ;
car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ;
et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Patrick BRAUD

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16 février 2010

Le symbolisme des cendres

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Mercredi des cendres 17 Février 2010

 

L’imposition des cendres

« L’imposition des cendres met en évidence, en particulier, notre condition de créatures, en totale et reconnaissante dépendance du Créateur. L’humble acte de recevoir les cendres sacrées sur le front s’oppose au geste orgueilleux d’Adam et d’Eve qui, par leur désobéissance, détruisirent le rapport d’amitié qui existait avec Dieu Créateur ».

 


Jean-Paul II
audience générale du Mercredi des Cendres, 25 février 1998


 

La symbolique des cendres dans la Bible

La cendre, dont la signification originelle est fort discutée, bien que son usage soit répandu dans la plupart des religions antiques, est souvent associée à la poussière[1], et symbolise à la fois le péché et la fragilité de l’homme.

 

I. Le coeur du pécheur, d’abord, est semblable à la cendre : le prophète Isaïe appelle l’idolâtre un « amateur de cendres[2] », et le Sage dit de lui : « Cendres, que son coeur ! Plus misérable que la poussière, sa vie ![3] » C’est pourquoi le salaire du péché ne peut être que cendre : les orgueilleux se verront « réduits en cendre sur la terre[4] », et les méchants seront piétinés comme cendre par les justes[5]. D’ailleurs le pécheur qui, au lieu de s’endurcir dans son orgueil[6], prend conscience de sa faute, confesse précisément qu’il n’est que « poussière et cendre[7] » ; et pour signifier aux autres et à lui-même qu’il en est convaincu, il s’assoit sur la cendre[8] et s’en couvre la tête[9].

2. Mais ce même symbole de pénitence sert aussi à exprimer la tristesse de l’homme anéanti par le malheur, sans doute parce qu’on suppose un lien entre le malheur et le péché. Thamar méprisée se couvre de cendre[10] ; de même les Juifs menacés de mort[11]. L’homme veut ainsi montrer l’état auquel il a été réduit[12] et va même jusqu’à se nourrir de cendre[13]. Mais c’est avant tout quand un deuil le frappe qu’il expérimente son néant, et il l’exprime alors en se couvrant de poussière et de cendre : « Fille de Sion, revêts le sac, roule-toi dans la cendre, fais un deuil[14]. »

Se couvrir de cendre, c’est donc réaliser une sorte de confession publique mimée, ce que représente encore la liturgie du Mercredi des cendres : par le langage de cette matière sans vie qui retourne en poussière, I’homme se reconnait pécheur et fragile, prévenant par 1à le jugement de Dieu et attirant sa miséricorde. A celui qui avoue ainsi son néant, se fait entendre la promesse du Messie qui vient triompher du péché et de la mort, « consoler les affligés et leur donner, au lieu de cendre, un diadème[15]. »

[1] Les Septante traduisent plus d’une fois « poussière » par « cendre ».

[2] Isaïe, XLIV 20.

[3] Livre de la Sagesse, XV 10.

[4] Ezéchiel, XXVIII 18.

[5] Malachie, III 21.

[6] Ecclésiastique, X 9.

[7] Genèse, XVIII 27 ; Ecclésiastique, XVII 32.

[8] Job, XLII 6 ; Jonas, III 6 ; S. Matthieu, XI 21.

[9] Judith, IV 11-15 & IX 1; Ezéchiel, XXVII 30.

[10] Deuxième livre de Samuel, XIII 19.

[11] Esther, IV 1-4.

[12] Job, XXX 19.

[13] Psaume CII 10 ; Lamentations, III 16.

[14] Jérémie, VI 26.

[15] Isaïe, LXI et suivants.


source: http://missel.free.fr/Annee_C/careme/cendres_4.html

 


1ère lecture : Appel à la pénitence (Jl 2, 12-18)

Parole du Seigneur : « Revenez à moi de tout votre coeur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! »
Déchirez vos coeurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits : ainsi vous pourrez offrir un sacrifice au Seigneur votre Dieu.
Sonnez de la trompette dans Jérusalem : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre !
Entre le portail et l’autel, les prêtres, ministres du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘Où donc est leur Dieu ?’ »
Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.

 

Psaume : Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.1

R/ Donne-nous, Seigneur, un coeur nouveau,
mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau.

 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

 

2ème lecture : ?Laissez-vous réconcilier avec Dieu? (2Co 5, 20-21; 6, 1-2)

Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.
Et puisque nous travaillons avec lui, nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu.

Car il dit dans l’Écriture :

Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut.

 

Evangile : L’aumône, la prière et le jeûne comme Dieu les aime (Mt 6,1-6.16-18)

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. »
 

Patrick BRAUD

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13 février 2010

Aux arbres, citoyens !

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Aux arbres, citoyens !


Homélie du
  4° Dimanche du temps ordinaire / Année C
31/01/10

Avez-vous été voir le film est « Invictus » de Clint Eastwood ?

Il raconte la réconciliation que Nelson Mandela a voulu mettre en oeuvre – notamment grâce au rugby ! – après l’apartheid en Afrique du Sud.

Pourtant, Mandela a pourri 27 ans (de 1962 à 1990) dans une prison du régime de l’apartheid ! L’un de ses gardes du corps dans le film s’étonne : « où va-t-il chercher la force de pardonner à ceux qui l’ont maintenu 27 ans en prison ? »

Où ? Dans sa foi chrétienne ! Nelson Mandela est cet arbre qui a traversé non pas une mais 27 années de sécheresse, apparemment perdu pour le monde entier. Son feuillage est resté vert et – grâce au rugby dans le film ! – il porte un fruit de réconciliation entre noirs et blancs.

 

L’homme et l’arbre se ressemblent.

À tel point que dans la Bible, l’arbre est devenu une métaphore du juste, comme dans notre première lecture et le dans le psaume.

Quels traits communs entre les deux ?

L’homme, comme l’arbre, est une ligne verticale tendue entre ciel et terre.

Tous deux sont solidement enracinés dans le sol – ne dit-on pas que sans racines l’homme est perdu ? – et en même temps leurs têtes veulent toucher les nuages.

Le tronc humain, les branches de sa généalogie, les fruits qu’il produit, jusqu’à l’écorce dont il s’entoure… : l’être humain a appris les mots de l’arbre pour se décrire lui-même…

 

« Tel l’arbre, l’homme prospère.

Tel un homme, l’arbre est coupé. 

Et j’ignore où j’ai été et où j’irai -

Tel un arbre des champs.

Quand un homme est-il comme un arbre des champs ? 

Tel l’arbre, il s’étire vers le ciel.

Comme l’homme, il brûle dans le feu.

Tel un arbre il a soif d’eau.

Tel l’homme, l’arbre a toujours soif. »
(Nathan Zach, poète israélien contemporain)

 

« La Tora compare les hommes aux arbres car, comme les humains, les arbres ont le pouvoir de grandir. Et comme les humains ont des enfants, les arbres donnent des fruits. Et quand un humain  souffre,  des cris de douleur sont entendus à travers le monde, donc quand un arbre est abattu, ses cris sont entendus dans le monde entier », écrivait un rabbin du 16° siècle.

 

Alors la Bible (qui emploie ce mot 180 fois environ) va pousser plus loin cette comparaison : « Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant : il ne craint pas la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse, car elle ne l’empêche pas de porter du fruit. » (Jr 17,6-8)

 

Le critère essentiel qui distingue le juste (l’arbre) du « mondain » (le buisson) est de savoir traverser la chaleur, et même une année de sécheresse, sans arrêter de porter du fruit ni d’avoir un feuillage vert.

 

Une année de sécheresse, ça peut arriver à tout le monde, à n’importe quel âge de la vie ! Après un coup dur économique, familial, de santé… L’année de sécheresse peut être également une période de sécheresse spirituelle, affective, professionnelle, où apparemment rien ne se passe.

Qu’est-ce qui permet de tenir dans ces fournaises-là ?

L’arbre de Jérémie ou du psaume 1 nous le dit : il faut étendre ses racines dans le courant d’eau fraîche qui coule là, tout près, un peu plus bas, pour un aller chercher hors de soi les sources qui vont compenser ce que la pluie ne veut plus donner.

S’appuyer sur Dieu d’abord, plus solide que tous les humains ; aller boire à sa parole, s’enraciner dans son amour ; ne pas compter que sur soi ou sur l’aide des autres « mortels » comme dit Jérémie, mais compter sur Dieu d’abord. Loin des calculs, des magouilles, des réseaux d’influence, des appuis humains trop humains?

 

L’homme et l’arbre se ressemblent tant que le peuple juif en a fait une fête : Tou Bichvat, « le nouvel an des arbres ». À l’occasion de Tou Bichvat, on se réunit en famille et le repas est essentiellement  composé de fruits : les 7 fruits d’Israël tels l’olive, la datte, le raisin, la figue, la grenade, etc? chaque consommation étant précédée de la bénédiction qui convient. C’est que le symbolisme de l’arbre est lié à la fécondité que la terre et chaque vie humaine doivent porter. On boit également 3 coupes de vin, fruit de la vigne.

 


C’est que le peuple juif lui aussi est tout entier comme un arbre : il est attaché à sa terre au point de dépérir hors d’elle ; appelé à porter du fruit pour le monde entier, obligé de s’enraciner en Dieu plus que dans les calculs politiques, planté au milieu du sable sans être du sable?

Israël vénère l’arbre comme sa propre image. Il en a planté de plus de 200 millions depuis 1948… ! Et au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, on plante un arbre pour chaque « juste parmi les nations » qui est reconnu  comme ayant sauvé des juifs pendant la Shoah.

« J’aime les arbres. J’aime leur patience, leur stabilité, leurs inlassables stratégies de survie, leur manière de s’enfouir pour résister à la durée, au froid, aux intempéries. J’aime les peuplements forestiers dans la complexité de leurs luttes et de leurs collaborations. L’arbre est un témoin fantastique de la vie. Alors que l’animal a choisi la mobilité, ce qui l’a forcé à développer des membres et une organisation cérébrale fort complexe, le végétal a opté pour la fixité, pour l’enracinement, pour l’ancrage. Et c’est à partir de ce point fixe que l’arbre poursuit son inlassable labeur. Il s’enfonce au ventre de la terre, il s’élance en haut. Il relie le ciel et la terre. Il étend ses bras pour la danse et le chant, donnant refuge et abri. Il jette sa semence à profusion, au printemps ou à l’automne, sous forme de mousse, de semences, de graines, de fruits, de glands. De proche en loin, la semence émigre, cherchant le milieu propice pour recommencer l’aventure.

S?urs et frères humains, ayez donc la patience des arbres. Et comme eux, aux soirs d’été, chantez dans le vent l’hymne d’action de grâces de toutes les créatures. Et de grâce, avant qu’il ne soit trop tard, levez-vous pour obtenir une gestion plus raisonnable de la forêt. » (André Beauchamp, théologien et environnementaliste canadien)

 

De l’arbre de vie de la Genèse à l’arbre de vie au milieu de la ville de l’Apocalypse, en passant par l’arbre de la Croix, les hommes devraient davantage aimer et soigner les arbres, pour s’en inspirer, pour leur ressembler.

Alors, même une année de sécheresse ne leur fera pas peur : « jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,3)

 

 

1ère lecture : Comme un arbre planté au bord des eaux  (Jr 17, 5-8)

Lecture du livre de Jérémie

Parole du Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel,
qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son coeur se détourne du Seigneur.
Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée et inhabitable.

Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur,
dont le Seigneur est l’espoir.
Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant :
il ne craint pas la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ;
il ne redoute pas une année de sécheresse, car elle ne l’empêche pas de porter du fruit.

 

Psaume : Ps 1, 1-6

R/ En Dieu, notre espérance,
en Dieu, notre joie !

Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.

Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille balayée par le vent :
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

 

2ème lecture : Résurrection des morts et résurrection du Christ (1Co 15, 12.16-20)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? Si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien, vous n’êtes pas libérés de vos péchés ;
et puis, ceux qui sont morts dans le Christ sont perdus.
Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 17.20-26)

Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s’arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.
Regardant alors ses disciples, Jésus dit :
« Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous !
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez !
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation !

Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. »
Patrick BRAUD

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